Les écrans et nos enfants
Parents, adolescents, enseignants, associations, professionnels de la petite enfance et élus, vous êtes tous conviés à la conférence sur la surexposition aux écrans des tout-petits, organisée le 13 mars prochain, salle Rosa Bonheur à Salleboeuf.
Cette conférence sera animée par le docteur Anne-Lise Ducanda, médecin de la PMI (Protection Maternelle et Infantile), membre fondateur du CoSE (Collectif surexposition écrans) et de l'association Screenpeace, et auteur du livre "Les tout-petits face aux écrans. L'épidémie silencieuse".
Depuis 2013, le Dr Anne-Lise Ducanda reçoit en consultation de plus en plus d’enfants souffrant de retard de langage, retard intellectuel et moteur, agitation et intolérance à la frustration, difficultés de socialisation et de gestion des émotions, difficultés scolaires, problèmes de sommeil… Elle observe que 90% des enfants en difficulté qu’elle côtoie en consultation sont surexposés aux écrans. En effet, les écrans privent le tout-petit d’interactions humaines et de l’exploration sensorielle du monde, indispensables au développement de son cerveau.
Aussi, depuis 2017 le Dr Anne-Lise Ducanda alerte les pouvoirs publics dans les médias. Pour répondre aux sollicitations des parents désemparés, le Dr Ducanda a ouvert en Gironde la 1ère consultation libérale dédiée aux enfants surexposés aux écrans et anime de nombreuses conférences et formations en France et à l’international. Elle s’adresse aux familles et leur donne des solutions pratiques, du bébé à l’adolescent, car la bonne nouvelle, c’est que les troubles liés aux écrans sont réversibles en grande partie quand ils sont détectés à temps.
Dans son livre, le Dr Anne-Lise Ducanda explique : « En France, le nombre d’enfants en situation de handicap explose dans les écoles : une augmentation de 300% en dix ans, et les maisons du handicap sont débordées par les demandes. Or seuls les handicaps psychiques ont augmenté alors que les troubles sensoriels, viscéraux et moteurs, eux, ne sont pas plus nombreux. Les services de pédopsychiatrie sont saturés d’enfants et d’adolescents en proie à de graves troubles anxieux, victimes de cyberharcèlement, ayant parfois attenté à leur vie ou à la vie des autres. »
Une récente étude française préconise de bannir le numérique en petite classe et démontre que l’utilisation à la maternelle d’une application d’aide à la lecture ou aux nombres n’apporte aucun bénéfice à long terme, mais que les risques d’aggravation de la myopie avec les tablettes sont bien réels…
Alerté par les remontées du terrain des professeurs de CP, le 13 novembre dernier, Gabriel ATTAL, alors Ministre de l'Éducation nationale, a appelé à « un sursaut collectif sur la surexposition aux écrans des plus jeunes » pour « éviter une catastrophe sanitaire et éducative ».
Quelques mots de notre vice-présidente déléguée à la politique enfance-jeunesse : « Je constate une augmentation constante du nombre d’adolescents dont le comportement révèle des troubles de l’attention, de la concentration et du sommeil, ainsi que des symptômes de l’anxiété, de la dépression et de la dépendance au smartphone. Le temps d’écran a remplacé des activités plus structurantes, pédagogiques et créatives pour le cerveau.L’écran est terriblement attractif et addictif, et toxique pour les tout-petits. Un usage excessif et une surexposition précoce ont des effets néfastes sur le cerveau et la santé (myopie, sédentarité, obésité, espérance de vie réduite). Sans parler de la chute libre du Quotient intellectuel (QI) en France et dans tous les pays occidentaux ces trente dernières années, d’après une étude norvégienne de 2018, imputant cette baisse du QI aux facteurs environnementaux parmi lesquels l’évolution de nos modes de vie, et notamment l’exposition importante aux écrans. Aussi, à mon tour, je tire le signal d’alarme. À nous adultes de revenir à plus de sobriété numérique et un usage raisonné de tous les écrans. Il faut bannir la « télé-ambiance » dans le salon et ne pas mettre un enfant de moins de 3 ans devant un écran. Il ne s’agit pas d’incriminer ou de faire culpabiliser qui que ce soit, mais il est grand temps d’agir face au fléau numérique. Reprenons le pouvoir sur les écrans et protégeons nos enfants ! »